Handicap et confinement :
Killian est un enfant opposant aux soins qu’il vit comme une agression physique ce qui pose de nombreuses difficultés lorsqu’il est malade ; chaque affection bénigne prend des proportions dramatiques.
Pour cette raison, ses parents ont décidé un confinement total dès le 14 mars en le retirant de son établissement médico-social. Une décision qui n’a pas été sans conséquences. Sa mère et son frère ont accepté de ne jamais entrer en contact avec le monde extérieur pendant plus de cinquante jours pour le protéger, ce qui impliquait également une cessation temporaire d’activité professionnelle. En parallèle il a été nécessaire de tout surveiller pour que jamais il n’ait besoin de consulter un médecin quelque puisse en être le motif.
Durant cette période exceptionnelle, les courses étaient livrées par son père et déposées à l’extérieur du domicile. Après avoir retiré les emballages, chaque produit devait être méticuleusement désinfecté.
Depuis sa naissance, Killian est un enfant hyperactif auquel il faut proposer de nombreuses activités dans la journée, faute de quoi il est rapidement ingérable et se laisse déborder par des émotions qu’il ne contrôle plus. Les journées n’ont donc pas été de tout repos pour ses deux « éducateurs confinés ». Multiplier les sollicitations n’est pas une tâche aisée sur cinquante jours !
En raison de son handicap mental, il est très difficile de savoir ce qu’il perçoit de ce type de situation et très vite, la perte de repères s’est traduite par une agitation diurne excessive, seule façon pour lui d’exprimer son mal-être, ne pouvant le verbaliser.
Pendant plus de cinquante jours il n’a vu son père que de loin ou au travers d’une vitre, voir par l’intermédiaire d’une discussion en vidéo sur téléphone portable. Cette situation suscitait chez lui de l’incompréhension liée à l’absence de démonstration affective mais aussi beaucoup d’amusement. Il trouvait drôle ce père équipé d’un masque et de gants, sans doute à t’il pensé parfois que cela était fait intentionnellement pour l’amuser…et notre ami est très bon public !!
Ce quotidien compliqué a dû être celui de nombreuses familles ayant à gérer un enfant handicapé mental au cours de cette période. Personne n’est pressé de recommencer l’expérience…